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SAPHO, DOMPTEUSE

perroquets ironiques laissent tomber des coques de noix sur les chapeaux empanachés des spectatrices.

Ce sont des cacatoès à la huppe rose ou jaune, au plumage d’un blanc, velouté comme une pulpe de camélia ; des aras bleus et rouges semblables à des flammes, des toucans au bec énorme, toute une flore de plumes éclatantes et imprévues.

Les oiseaux battent des ailes, redressent leurs crêtes irritées, tandis que les babouins, les sapajous grincent des dents, montrent leurs poings velus, se suspendent par la queue à leurs perchoirs volants.

Dans les cages, les lions, les tigres, les alligators, les jaguars, les pumas rugissent, râlent, grognent, miaulent avec frénésie.

Mais Sapho, dans la cage centrale, réunit les bêtes qui se couchent humblement, ferment les yeux d’un air humble et soumis, rampent jusqu’à elle pour lécher ses pieds mignons et lui exprimer leur amour. Les singes, les aras cessent leurs cris discordants, semblent s’intéresser aux exercices des fauves, contemplent la jeune fille d’un air câlin.