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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/157

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SAPHO, DOMPTEUSE

— Pourquoi veux-tu causer tant de peine à celle qui est ton amie ?…

— Bah ! elle n’en saura rien.

— Ces choses finissent toujours par se savoir… Et puis, ce n’est pas seulement la crainte de faire souffrir Sapho, qui me retient ; j’ai une autre crainte, beaucoup plus puissante, que je préfère ne pas te confier.

Les yeux clairs de Melcy étincelèrent.

— Je veux savoir, mon beau Christian !… Vite, dis-moi ce qui te chagrine à ce point ?…

— Eh bien ! depuis que tu es là je suis en proie aux anciennes tristesses, aux anciens errements. Chaque impression se répercute dans mes nerfs en longues vibrations, et cette sensibilité morbide fait de mes jours un constant martyre, mêlé de joies amères et de désirs impétueux. Je voudrais te prendre, te posséder follement, puis te briser entre mes mains, te meurtrir, te déchirer comme une fleur vénéneuse. Tu réveilles en moi tous les mauvais instincts que l’amour de Sapho avait endormis.

La charmeuse de reptiles riait franchement.

— C’est ainsi que tu me plais ! D’ailleurs