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SAPHO, DOMPTEUSE

versaient, en fiacre, la place de l’Opéra et leur fit signe.

Tous trois furent bientôt installés à la même table, heureux de se retrouver et de pouvoir causer un brin.

— Toujours avec Faustine ? demanda Yves Renaud à Ludovic.

— Mais oui. Nous nous revoyons, lorsque les fêtes parisiennes lui permettent de diriger sa roulotte de mon côté… Je ne suis pas le seul, d’ailleurs, à honorer son charme androgyne de pythonisse moderne, et je serais désolé de capter ses faveurs à mon seul profit.

— Le métier rapporte ?…

— Beaucoup, paraît-il, sans fatigue et sans risques. Sa clientèle se compose de trottins, d’ouvrières et, parfois, même, de filles richement entretenues, qui paient un bon prix pour le grand jeu, le marc de café, ou l’étude des lignes de la main. On ne saurait s’imaginer combien les femmes sont crédules et raffolent du merveilleux.

— Oui, les pierreuses mêmes apportent leurs quelques sous pour savoir si le Frisé, la Terreur