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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/185

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SAPHO, DOMPTEUSE

lorsqu’une auto ronflait dans la rue, elle se redressait, prêtant l’oreille, puis, quand tout bruit avait cessé, elle se laissait aller sur le dossier de son siège, la mine déçue, le sourcil froncé.

Joseph Laroube ne s’apercevait de rien, tout entier à son admiration. De ses petits yeux gris, brûlant de convoitise, il scrutait les charmes délicats de sa maîtresse, ses blanches épaules, ses seins fermes et ronds dans leur dessin très pur.

Affligé d’une soixantaine d’hivers, et d’un embonpoint excessif, il se délectait auprès de cette gracilité liliale, de ce corps androgyque si souple et si fin.

— Vous êtes exquise, ce soir, dit-il, et je serai bien heureux de défaire toutes ces étoffes qui, cependant, vous cachent si peu.

— Je serai bien lasse après le souper !

— Bah ! je ne me montrerai pas exigeant !… Et, se penchant, il ajouta : Tu ne peux, ma chérie, me laisser partir ainsi ?…

Un imperceptible frémissement avait agité les épaules de la charmeuse.