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SAPHO, DOMPTEUSE

— Soit, mon Christian, je ne peux rien te refuser, tu le sais bien.

En attendant le souper, des artistes des grands théâtres parisiens se firent entendre. Il y eut du chant et des récitations poétiques, des intermèdes musicaux, une pantomime galante, des tableaux vivants, représentés sur une scène improvisée dans un décor de verdure et de fleurs.

Puis on apporta une caisse d’ébène et on retira d’une couverture soyeuse un grand serpent, rayé d’ocre et de cinabre, qui ondula mollement vers la jeune femme.

— C’est Pluton, fit Melcy ; je le charme en jouant de la harpe, et je vais, si vous le voulez bien, vous donner une petite représentation.

On applaudit frénétiquement, car ce numéro était le clou de la soirée, la vision sensationnelle dont tous les journaux parleraient le lendemain.

Pluton tournait vers la charmeuse sa tête plate et ses yeux d’un noir de jais brillaient étrangement. Dans sa robe arachnéenne, elle était presque nue, les paupières mi-closes,