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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/215

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SAPHO, DOMPTEUSE

— C’est vrai, tu es l’amante unique, idéale ; celle qu’on rêve durant toute son existence et qu’on ne remplace jamais, lorsqu’une fois on l’a possédée !…

— Oh ! tu ne me quitteras plus ? implora-t-elle, en s’enlaçant à lui. Le passé a noué des liens autour de nos êtres, des liens que la mort seule pourra rompre !

Elle souriait. Ses flancs harmonieux, sa poitrine épanouie semblaient promettre d’ineffables délices. Sur ses joues, à fleur de peau, venait la savoureuse ardeur de la chair, des lueurs passaient dans l’aigue-marine de ses prunelles, et Christian était tout enveloppé du subtil parfum de verveine qui était comme la respiration lascive de son corps divin. De nouveau, il sentit l’ivresse qui coulait en elle embraser ses sens, tuer sa volonté.

— Rien ne nous sépare, reprit-elle, que peut cette femme contre nous ?… Pourquoi douter de l’avenir ? Il n’y a rien que notre loyauté et notre amour.

— Oui, fit-il, il y a des créatures tombées au hasard sur la terre, comme des graines venues