Midi sa course vagabonde, après s’être arrêtée dans les grandes villes qui réclamaient sa présence. À Orléans, à Tours, à Angoulême, la foule avait envahi la ménagerie Martial pour acclamer l’idole qu’une prestigieuse publicité devançait partout.
Une après-midi, la représentation allait commencer. L’orchestre était à son poste, préludant par des sons discordants au morceau de bravoure qui précédait l’entrée dans les cages ; la foule se pressait au bas des marches de bois lorsqu’un cri retentit : « Fatma s’est échappée ».
Fatma était la lionne qui, déjà, s’était révoltée contre la dompteuse et l’avait cruellement blessée. C’était une bête rebelle, réputée pour son mauvais caractère et sa traîtrise.
On l’avait vu allonger ses griffes derrière ses barreaux, frotter sa croupe puissante et retrousser ses babines avec colère. Ses prunelles métalliques se couvraient d’un voile de sang, un rauquement profond sortait de sa gorge, semant l’épouvante parmi les spectateurs.
On la calmait avec peine dans la ménagerie