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SAPHO, DOMPTEUSE

Malaga haussa les épaules.

— Un fou ! je l’ai toujours dit… Sapho a dû le remplacer depuis longtemps. N’avons-nous pas également changé d’amants depuis notre promenade à Ville-d’Avray ?…

— Moi, déclara Arlette, l’acrobate, j’ai fait autant d’amoureux que de campements, et ce n’est pas peu dire ! Mais Faustine m’a prédit un avenir fastueux. J’attends avec confiance.

— Moi, soupira Miette, les hommes me laissent bien tranquille, je n’aime que ma grande amie Malaga !… Tous les matins je lui apporte des journaux et des friandises. Parfois elle est avec un type qui me déplaît, et elle se cache, lorsque j’arrive, derrière un paravent, car elle craint mes reproches.

— Oui, dit Malaga, en prenant deux caramels dans la boîte ouverte devant elle, Miette se permet d’être jalouse !… Il n’y a plus d’enfants !

— Bah ! fit la petite, les réconciliations n’en sont que meilleures.

Les loges resplendissaient, occupées par les étoiles de première et de deuxième grandeur de la galanterie. Ce n’étaient qu’ondoiements de