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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/244

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SAPHO, DOMPTEUSE

pierreries, ruissellements de gemmes multicolores qui faisaient aux bustes raidis des femmes des carapaces de scarabées prestigieux. Les chairs offraient des tons lactés ; les chevelures, dans toutes les teintes de l’or et du cuivre, encadraient les faces poudrerizées de leurs auréoles rutilantes.

Les rires fusaient, s’égrenaient de toutes parts ; ce n’était dans la salle qu’un long frémissement de joie, une aimable impatience de viveurs un peu blasés.

Déjà, l’on avait applaudi des jongleurs, des acrobates, un ballet de libellules et de chauves-souris, une danseuse espagnole, un prestidigitateur. C’était maintenant le tour de Faustine, qui devinait la pensée des spectateurs, détaillait les objets que touchait un compère, lisait, au hasard, une lettre fermée, une inscription secrète, le passage d’un livre qu’on lui montrait du fond de la salle.

Elle émerveillait le public par la sûreté de ses réponses, tombait avec grâce dans le sommeil magnétique et finissait par la rigidité cataleptique qui lui permettait de supporter, sur son