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SAPHO, DOMPTEUSE

floconneuses pour la danse serpentine qu’elle devait exécuter en dernier lieu dans la cage hurlante.

Les crocs aigus rongeaient maintenant le fer des barreaux, les lions se poussaient avec impétuosité, allongeaient dans le vide de formidables coups de griffes, laissaient échapper des rauquements de plus en plus irrités. N’osant attaquer encore, ils restaient en embuscade, guettant un moment propice pour bondir sur leur proie.

Mirah allongeait son torse souple, bâillait fébrilement, désintéressée, en apparence, de la lutte qui se préparait.

Le public, fasciné par le magnifique déploiement de force de ces terribles adversaires, admirait, ébloui, les mouvements souples et gracieux de Sapho, qui dansait éperdument, comme inconsciente du danger.

Elle était, tour à tour, Messaline, Théodora, Salomé, changeant de costume au milieu de ses fauves. Elle chantait d’abord, en se trémoussant, souple et voluptueuse, incarnant l’impératrice célèbre de la ville des Césars :