presque heureuse de sa pauvreté momentanée, ayant deviné l’affreuse tentation du misérable.
— C’est tout ce que tu possèdes ? reprit Razini.
— Tout, dit-elle à voix basse. J’ai dû vendre mes diamants et mes rubis, car les fonds sont bas ; j’allais précisément te demander de m’avancer une petite somme.
Il ricana.
— Ah ! tu tombes bien !… Je te croyais une femme chic, une grue lancée.
— Eh bien, tu t’es trompé, mon chéri, voilà tout.
— Quelle purée ! fit-il. Et il eut une sourde exclamation de colère.
Nora le regardait du coin de l’œil. Tout à coup, une pensée diabolique traversa son esprit.
— Bien souvent, soupira-t-elle, j’ai envié le luxe de mes amies ; mais, que veux-tu, je n’ai jamais eu de chance !… Mariée à un fou, j’ai dû payer ses dettes, disposer de ma fortune en sa faveur. Pourtant, il a fait un héritage, depuis mon divorce ; je vis d’une petite pension qu’on l’a