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SAPHO, DOMPTEUSE

yeux tendres et veloutés d’une orientale splendeur.

Ils causèrent, et la glace fut rompue.

La jolie fille, peu farouche, permit à Razini de venir lui présenter ses devoirs, et John Roberts, dans l’espoir d’une commande princière, accueillit favorablement ses compliments délicats.

L’habileté de l’aventurier était grande. Ce rufian, beau garçon, écumeur de cercles interlopes et d’alcôves galantes, convoitait les joyaux de la courtisane, et se sentait déjà presque certain de réussir dans son œuvre criminelle.

Il pensait aussi pouvoir leurrer la justice, car les policiers et les gens de robe ne sont institués que pour voir, dans les affaires qui leur sont soumises, des honnêtes gens criminels et des apaches innocents.

Quant à la société, elle garde un silence dédaigneux, presque toujours, se renferme dans la platitude d’une indifférence snobique, dans la vilenie d’une immense lâcheté.