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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/305

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SAPHO, DOMPTEUSE

— Allons donc ! tu m’as dans le sang, dans la peau… Rien ne saurait te délivrer de moi.

— Peut-être…

— Oh ! tu as beau faire le brave, tu succomberas comme toujours.

Ils étaient seuls dans un petit salon, à peine éclairé ; elle lui tendit ses lèvres, le garda contre elle longtemps, voluptueusement.

Sans force, maintenant, il agrafait sa bouche à la sienne, l’aspirait profondément.

— Tu viendras ?…

— Oui, dit-il, tu laisseras la porte ouverte, comme tu le fais habituellement.

— Non, Caryssa t’attendra, c’est plus prudent.

— Que crains-tu ?… Aussitôt que le dernier invité sera parti, j’entrerai furtivement.

— Je ne crains rien ; mais Caryssa est dans la confidence de nos amours, elle guettera ton arrivée.

— Comme tu voudras.

Le comte de Sazy, malgré ses remords et la réelle tendresse qu’il portait à Sapho, ne pouvait se libérer des séductions de Melcy. C’était