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SAPHO, DOMPTEUSE

Il savait qu’elle s’exhibait trois fois par jour, et que, par conséquent, elle passait la plus grande partie de son temps dans la pièce étroite où elle s’habillait et se déshabillait, au milieu de ses étoffes soyeuses, de ses bibelots préférés.

Il était tout enivré d’espérance, tout étourdi encore du bonheur qui lui arrivait, alors qu’il allait abandonner son pays, ses plus chères attaches pour entreprendre une vie de misère et de lutte. Il ne se disait pas, en ce moment, qu’il lui faudrait, quand même, chercher une situation, et combattre pour subsister. Tout s’abolissait dans la joie présente. Il formait mille projets pour son éternelle réunion avec Sapho. Il la chérissait uniquement, tout son être était revenu à son ancienne amie qu’il était fier de pouvoir adorer et protéger sans contrainte.

Il était avide de la revoir, de la tenir dans ses bras, dolente et pâmée, comme il l’avait vue si souvent.

Il éprouvait une fièvre de tête, d’âme, de sens qui ne laissait place à aucune considération.