je mettrai de l’argent de côté pour mes vieux jours et je mourrai dans la peau d’une dévote, revenue des choses d’ici-bas et sans pitié pour les péchés des autres.
— Non, dit Faustine, tu n’iras pas jusque-là…
— Je partirai jeune, alors, de la poitrine, comme toutes les amoureuses qui se respectent ?… Il me semble que j’ai déjà des cavernes… Cela siffle dans mes poumons !… Vrai, on dirait que j’ai avalé mes serpents ! Elle enflait sa poitrine, en riant, prenait une aspiration profonde.
— Tu ne mourras pas de la poitrine.
— Alors, j’aurai une maladie de cœur, une méningite ou une fièvre typhoïde ?…
— Non.
— Tu me fais frémir !… Serai-je piquée par un aspic ou écrasée par un autobus ?…
— Rien de tout cela.
— Alors ?…
— Tu seras assassinée !…
— Faustine, tu es sinistre !… Laisse-nous tranquilles, dirent les petites, plus émues qu’elles ne voulaient le paraître.