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SAPHO, DOMPTEUSE

était orphelin, cette terreur anormale se manifestait dans ses moindres actions.

— Alors, il a tué sa maîtresse ?…

— On le dit.

— Que lui avait-elle fait ?

— Elle le trompait, chose banale… Mais, avec ces têtes exaltées, tout prend une importance singulière.

Sapho, les coudes sur la nappe, fumait sans discontinuer, et ses regards suivaient vaguement les spirales de la fumée bleuâtre.

— Ce garçon m’intéresse.

— Il y a mieux. Avec ta beauté, Sapho, tu pourrais t’offrir un type plus aimable.

— Non, ce Christian me plaît… Christian de Sazy, un joli nom.

— Peuh !…

— Invite-nous tous les deux, veux-tu ?…

— Ce serait une mauvaise action.

— Oh ! une de plus, une de moins… Et puis, tout cela dépend des appréciations. Demain, je me rendrai chez toi, à minuit, et tu prieras Christian de venir, également, sans lui dire que je serai de la fête… Ce sera une surprise.