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SAPHO, DOMPTEUSE

première fois, les baraques des cinématographes, les musées anatomiques, les lutteurs obèses, les tourniquets, les jeux de massacre, les manèges de chevaux de bois, de cochons roses, de génisses, de chats croquant des serins, de petits lapins présentant un louis d’or entre les dents ; et les draperies pailletées flottaient sous le vent de la course, tournoyaient, flamboyaient frénétiquement.

Cent orchestres jouaient des airs différents, ce qui produisait une cacophonie étrange à donner la danse de Saint-Guy.

Christian, possédé par son idée fixe, allait voir Sapho. La dompteuse l’attirait étrangement, et il ne savait encore ce qu’il désirait le plus de son baiser ou de sa mort ; car les idées n’étaient pas bien nettes dans son cerveau malade. Peut-être, souhaitait-il étreindre la belle fille dans un spasme d’agonie, poussé par sa morbide et voluptueuse démence.

Vers la moitié de l’avenue de Neuilly, une main familière se posa sur son épaule.

— Je te cherchais, justement, et je viens de chez toi.