Page:La Vie littéraire, I.djvu/232

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bontés une enquête prompte et sévère depuis le 10 courant, jour auquel mon ordre de départ pour Aix m’a été remis, jusqu’au 13 courant, mon départ pour cette destination. Le seul exposé des relations qui ont existé entre moi et la 5e compagnie du 1er bataillon, pendant ces trois jours prouvera l’atrocité d’une calomnie dont le but paraît être de me faire passer devant un conseil de guerre sous le poids d’une odieuse prévention.

Les officiers de ma compagnie et l’adjudant-major de mon bataillon attesteront que je n’ai point paru au quartier depuis l’appel du 10 au soir, où j’assistais comme officier de semaine, et un billet que j’ai écrit aux sous-officiers de la 5e compagnie suffira pour me laver des provocations au désordre que l’on m’attribue. L’enquête que je demande ne saurait manquer de m’être favorable ; j’en attendrai le résultat pour donner ma démission, fondée sur la double injustice dont je crois avoir à me plaindre. Je ne crois pas, en effet, que rien puisse motiver mon renvoi au dépôt : à peine sorti de l’École militaire, bien portant, aussi capable de servir que qui que ce soit, fermement décidé à faire mon devoir, il n’appartient pas à de vaines opinions de me fermer une carrière qu’on nous montre comme celle de l’honneur, à moins que des mots à peine définis ne soient des garantis de dévouement pour les uns et des titres d’exclusion pour les autres. Mécontent avec de tels motifs de l’être, j’ai pu le témoigner devant des camarades ou des étrangers. La chaleur naturelle à un jeune homme, l’aigreur qui naît du sentiment d’une injustice ont pu donner à mes plaintes un caractère violent, mais il y a loin de là aux tentatives criminelles qu’une vengeance particulière a pu seule inventer pour me perdre, et jamais soldat ni sous-officier n’a entendu de moi les expressions ignobles dont je saurai me laver dans l’enquête que je demande. Je prouverai là, par des récriminations qui me sont faciles,