Page:La Vie littéraire, I.djvu/289

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Le retour de l’île d’Elbe l’inquiéta. Et il ne fallut pas moins que Waterloo et Sainte-Hélène pour la rassurer. Elle avait assez bien conduit ses petites affaires et pourvu à sa tranquillité : elle s’était fait attribuer le duché de Parme, à la condition de ne plus revoir son fils. Là, pendant la longue agonie de l’empereur, cette tendre et vertueuse Allemande donnait des petits frères germaniques au roi de Rome. Son nouveau maître était un gentilhomme wurtembergeois au service de l’Autriche. Homme sûr : elle le tenait de M. de Metternich. Il avait quarante ans passés, était blond et portait un large bandeau noir sur un œil qu’il avait perdu. Le comte Neipperg donna trois enfants à la bonne Marie-Louise, dont il administrait le duché. Mais Marie-Louise était pieuse. Elle s’empressa de consacrer, dès qu’elle le put, cette union, par un mariage religieux et secret. Si elle remit jusqu’en 1821, c’est la faute de Napoléon, qui tardait à mourir.

Il mourut pourtant. Marie-Louise l’apprit par une gazette, et cette nouvelle, dont le monde entier s’émut, contraria la duchesse de Parme. Elle écrivit, à la date du 19 juillet 1821, à la comtesse de Crenneville :


Je suis à présent dans une grande incertitude. La Gazette de Piémont a annoncé d’une manière si positive la mort de Napoléon, qu’il n’est presque plus possible d’en douter. J’avoue que j’en ai été extrêmement frappée. Quoique je n’aie jamais eu de sentiment vif d’aucun genre