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LA VIE LITTÉRAIRE.

« Par sa belle conduite en 1815, disait Napoléon à Sainte-Hélène, cette princesse s’est inscrite de ses propres mains dans l’histoire. » Il se trouve qu’en même temps qu’on publiait à Vienne des lettres de Marie-Louise, le docteur August de Schlossberger tirait des archives de Stuttgart la correspondance échangée de 1801 à 1815 entre Catherine et son père. L’occasion est belle de saisir un contraste que nous n’avons pas cherché, d’opposer l’une à l’autre les deux belles-sœurs et de montrer côte à côte la mollesse et la vertu.

Catherine naquit à Saint-Pétersbourg le 21 février 1783. Elle était la deuxième enfant de Frédéric, duc et plus tard roi de Wurtemberg, et de la princesse Augusta de Brunswick.

Elle connut à peine sa mère, qui mourut jeune, et elle fut élevée à Mumpelgard par sa grand’mère, Sophie-Dorothée de Wurtemberg, nièce du grand Frédéric, auprès de laquelle elle resta jusqu’à l’âge de quatorze ans. Elle a dit elle-même, en se reportant à l’époque de son enfance : « Quoique spirituelle et gentille, j’étais cependant très volontaire, très impérieuse et très capricieuse, et il était impossible de m’assujettir ou de m’appliquer à la moindre des choses. » Sophie-Dorothée était, dit-on, une femme instruite et supérieure. Elle donna ses soins à l’éducation de sa petite-fille et « la cultiva comme une jeune plante » . Catherine qui lui en garda une profonde reconnaissance disait : « C’est d’elle que j’acquis le peu