Page:La Vie littéraire, II.djvu/299

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quels charmes l’immense bibliothèque du moyen âge, longtemps oubliée sous la poussière et découverte d’hier seulement peut-elle nous attirer et nous plaire encore ?

Le savant que nous consultons va nous répondre. Cette littérature oubliée, nous dira-t-il, demeure intéressante parce qu’elle est « l’expression naïve et surtout puissante des passions ardentes de la société féodale » . Elle nous intéressera encore par la peinture « des relations nouvelles des deux sexes, telles qu’elles se formèrent sous l’influence du christianisme », et elle nous plaira par l’accent, inouï jusque-là, de la courtoisie. Enfin, nous goûterons, dans les œuvres bourgeoises du XIIe siècle, « le bon sens, l’esprit, la malice, la bonhomie fine, la grâce légère », qui sont les qualités de la race, les dons que les fées de nos bois et de nos fontaines accordèrent à Jacques Bonhomme pour le consoler de tous ses maux.

Et M. Gaston Pâris conclut par ces belles paroles :

« En somme, le grand intérêt de cette littérature, ce qui en rend surtout l’étude attrayante et fructueuse, c’est qu’elle nous révèle mieux que tous les documents historiques l’état des mœurs, des idées, des sentiments de nos aïeux pendant une période qui ne fut ni sans éclat ni sans profit pour notre pays, et dans laquelle, pour la première fois et non pour la dernière, la France eut à l’égard des nations avoisinantes un rôle partout accepté d’initiation et de direction intellectuelle, littéraire et sociale. » (Page 32.)