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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/158

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la tenue de maison, plus l’art de servir le thé et d’arranger les fleurs. Comme les hommes elle compose des poésies, gratte le samisen ou le koto et chante un peu. Elle fume la même pipette et va où elle veut. Aujourd hui elle fréquente l’école avec les garçons, système américain, et des missionnaires, remplis de ces bonnes intentions dont on dit que l’enfer est pavé, lui enseignent le piano et lui font lire Wordsworth. J’ai vu de près les victimes de ce zèle occidental, elles avaient l’air malheureux et leur directrice m’a dit avec surprise qu’elles sont sans cesse malades. Cela m’a peut-être moins étonné qu’elle !

Comme les Japonais font tout « à rebours », ce ne sont pas les hommes qui entretiennent les actrices — probablement parce qu’il n’y en a pas — mais les femmes qui entretiennent les acteurs ! De même que nos journaux illustrés humoristiques s’égaient aux dépens du Monsieur et de la Danseuse, les estampes japonaises en couleur que nous admirons exercent leur verve sur ces faiblesses des dames japonaises.

Quand une jeune fille est d’âge à se marier, ses parents s’adressent à une personne de leur connaissance pour lui trouver un mari. Après divers préliminaires, les deux jeunes gens se voient une fois et théoriquement ont le droit de refuser d’aller plus loin.