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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/26

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quatre yeux noirs et fixes vous étudient avec une attention flatteuse mais gênante. Souvent le bébé dort, et ce n’est plus qu’un petit paquet d’étoffe bariolée qui continue dans le dos l’effet de la ceinture. Les Japonaises paraissent aller où elles veulent et sortir beaucoup. On m’a dit que les femmes des classes élevées restent chez elles, en tout cas le mouvement de la rue ne montre pas de prédominance de l’élément masculin. Les jours de soldes, dans les magasins, la foule est telle qu’on est obligé de les fermer deux heures après le lever du soleil et qu’on ne peut plus circuler dans les rues. Les Japonaises sont aussi empressées à profiter des occasions (?) que les Parisiennes de s’assurer les « articles d’exposition » du Louvre ou du Bon Marché. Et elles bavardent, s’exclament, tripotent les objets exposés tout à fait comme chez nous. On voit à la porte des magasins, en ces fameux jours d’occasions, des dépôts immenses de parapluies et de socques de bois et on donne des numéros de vestiaire. L’encombrement des rikshas n’est pas moindre que celui des voitures à la porte de nos grands bazars et animation est toute pareille.

Quand la petite Japonaise au cours de ses emplettes ou de ses visites entre dans un temple, elle laisse ses chaussures à la porte, entre en babillant encore, se