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IX


Avec nos grands airs de batteurs d’estrade,
Nos yeux insolents et ce ton narquois,
Nous sommes, au fond, des enfants malades
Qui faisons les fiers sans avoir de quoi.

C’est, il faut le dire, une triste chose,
Quand la vie est lourde à notre front las,
Que d’user son temps à chercher la pose
Pour mieux étonner les gens d’ici-bas.

D’autant que, déçus en nos attitudes
Et sachant fort bien que nul ne nous croit,
Nous n’arrivons plus, malgré l’habitude,
À dissimuler nos cœurs mis en croix.