Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
DEUX CORSAIRES MALOUINS

Puis, ils se rapprochèrent des côtes d’Espagne, à la hauteur de la Corogne, quand il aperçurent à l’horizon, trois gros bâtiments, qu’ils reconnurent, aussitôt, « à leur fabrique », comme étant des corsaires flessinguois.

Les deux frégates se trouvaient, heureusement, à proximité l’une de l’autre, car il s’agissait de prendre une décision rapide, et de l’exécuter sans tarder, en présence des bâtiments ennemis qui s’avançaient, en ligne, à plusieurs encablures les uns des autres, avec l’intention évidente d’attaquer les corsaires malouins, et de s’en emparer.

D’un commun accord, les deux capitaines, favorisés par le vent, se portèrent à l’attaque.

Du Goudray Perrée se jeta sur le bâtiment flessinguois qui se trouvait à la gauche, et l’attaqua en proue, le labourant de coups de canon, de l’avant à l’arrière, tandis que le capitaine de Launay prenait le même bâtiment par le travers, et le couvrait de ses feux.

Surpris par cette double agression, le bâtiment ennemi flottait désemparé, à la merci de ses adversaires, qui cherchaient bien plus à rentrer au port avec leurs cargaisons intactes,