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DANS LA MER DU SUD

ployée par la suite, quand on voulut tolérer ce commerce, interdit officiellement.

Un vent favorable conduisit d’abord, l’escadre, en quinze jours, aux Canaries, qu’on se borna à reconnaître.

Après avoir été ralentie, ensuite, pendant un mois, par un temps trop calme, sous la ligne, elle continua, vers le sud, et se trouva, après trois mois de navigation, à quelques lieues du détroit de Magellan, qu’elle devait franchir.

Mais, après avoir dépassé le premier goulet, qui donne accès à l’intérieur du détroit, elle se heurta à des obstacles insurmontables.

Il fallait marcher, de jour, « à la petite voile », avec la sonde à la main, et jeter l’ancre la nuit, pour éviter les écueils et les bas-fonds, qui n’avaient pas été observés en 1702, et qui n’étaient pas indiqués sur les cartes hollandaises dont on se servait.

Enfin, le 2 avril, à peine eut-on mouillé dans un enfoncement, qui paraissait un abri, qu’un ouragan menaçant prit une violence inouïe, et que les navigateurs « pensèrent périr ».

Le Saint-Charles perdit deux ancres, quatre câbles furent rompus, et, le calme revenu, il