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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Les moindres fautes, les peines légères étaient réprimées par le fouet, ou par le carcan.

Le départ du navire corsaire, qui portait toujours le pavillon royal, bien qu’il eut aussi le sien, bleu traversé d’une croix blanche, au franc quartier écarlate, portant l’hermine d’argent passante, se faisait, d’habitude, au printemps ou à l’automne.

Suivant la saison ou le projet d’opérations, il se dirigeait vers le cap Saint-Vincent, en Espagne, ou vers les parages de l’île d’Ouessant, ou vers les côtes d’Irlande et le canal Saint-Georges, ou simplement vers les îles Sorlingues.

Arrivé dans l’un de ces parages, sur le parcours habituel aux vaisseaux ennemis, il attendait une occasion favorable.

Il devait compter, moins sur sa valeur combative que sur la rapidité de sa course, et l’habileté de ses manœuvres. Aussi, évitait-il avec soin les gros vaisseaux de guerre, dont l’abordage était presqu’impossible, et dont la puissante artillerie l’eût immédiatement maîtrisé.

Dès que le corsaire s’était emparé d’un navire, l’ « écrivain » tenant lieu d’officier mi-