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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/103

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Paris, sont ses amies, sans se douter naturellement que c’est lui qui signe Paméla.

Tout à coup, elle saute en l’air.

— Et moi qui ne suis pas habillée, et je bavarde, je bavarde… Venez dans ma chambre ; j’aurai vite fait, avec Jeanne. Comme ça, nous pourrons causer. Je ne peux pas causer avec Jeanne, elle est Dourak.

Ah ! cette toilette. Quel replâtrage, mes aïeux !

D’abord, les dessous ; Cécilia a des dessous merveilleux, des pantalons ébouriffants, brodés de valencienne authentique et ornés de rubans. Sa chemise est une merveille de travail au crochet, mais ce qui est dedans… Par l’échancrure très large, j’aperçois les pauvres seins flasques qui pendent telles des outres dégonflées ; le ventre est ballonné et déborde ; les hanches s’évasent, puissantes et grasses sur des cuisses en bourrelets.

Mais le corset, de chez la grande faiseuse, a vite fait de mettre une forme, de redonner une ligne à ce corps usé, et voilà les nichons qui dessinent une courbe gracieuse, les hanches qui s’effacent, le ventre qui disparaît. Merveille du corset droit ! Essoufflée, Jeanne tire