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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/195

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

lance et d’intérêt… Sa voix devint plus tendre ; nous eûmes quelques brèves conversations pendant que je tenais la cuvette et qu’il se lavait les mains… Puis, des impressions s’échangèrent, des demi-confidences furent dévoilées et cela mit entre nous une plus grande intimité, de la confiance… Alors, vinrent les poignées de mains furtives et cet échange muet nous incita à la caresse…

Et un matin, l’ayant rencontré dans le vestibule, un même instinct nous jeta dans les bras l’un de l’autre pour le premier baiser. Ce fut tellement spontané, tellement impulsif que nous demeurâmes interdits, presque honteux, bouleversés par la révélation. Et depuis, nous cherchâmes les occasions de causer sans témoins, de nous voir seul à seul, pour goûter encore l’énivrante émotion du baiser…

Et ce fut l’apothéose… Georges me demanda de venir chez lui un soir. J’attendais son invitation et je fus, avant l’heure, folle de bonheur.

Ah ! cette étreinte, dès le seuil… À peine la porte fut-elle ouverte que nous nous précipitions, lèvres contre lèvres, éperdus, fous, suffoqués par l’immense joie…

Et puis, la dînette enfantine, le thé bu à