Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 75 —


on lui nommait le comte, on l’assurait qu’il m’y avait caressée, exploitée et baisée à son gré ; on ajoutait enfin qu’il pouvait s’en informer au D. de L. V. et au D. L. qui étaient de la même partie.

Après lecture, le financier me dit : Il faut, mademoiselle… il faut prendre un parti, vous savez comment j’en ai agi avec vous jusqu’à présent ; si vous ne faites divorce avec le comte et la Duttey, c’en est fait, je vous quitte, consultez vos intérêts.

Je promis au financier d’exécuter ses ordres, je fis même une lettre pour le comte, qu’il se chargea de lui remettre. Que cette lettre me coûta.

Mon financier parut content. Mais il n’en resta pas moins froid, et, comme vous le savez bien, de la froideur à l’inimitié il n’y a qu’un pas à faire, je l’éprouvai bientôt ; il ne tarda pas à m’arriver une petite aventure qui compléta entièrement le dégoût mérité que le rebutant financier avait déjà ressenti pour moi. Un soir que j’étais au spectacle, je fus me placer à côté d’une dame de la première distinction. Ne la connaissant pas, je la regarde de haut en bas. En entrant dans la loge, je ne la saluai