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néralement nécessaire pour couvrir sa nudité. Lorsque cette triste cérémonie fut terminée, je la consolai de mon mieux, et lui dis bien des choses affectueuses, dont les dernières furent : je veux absolument, ma bonne amie, que vous restiez toujours avec moi. Ah ! me répondit alors cette fille en poussant un gros soupir, vous me rendez à la vie. Ce soupir échappé naturellement rompit la digue, et dans l’instant ma couturière me fit une peinture si touchante de ses malheurs, que je fus obligée de la supplier de ne plus m’en dire davantage, je la priai même de ne me jamais plus reparler des choses terribles dont elle venait de m’entretenir. Le nouvel état où je l’avais mise fut pour elle un singulier changement de fortune, qui lui occasionna une maladie par laquelle au bout de deux mois de séjour chez moi, cette malheureuse fille fut emportée toute gangrenée dans l’autre monde à l’âge de 28 ans à peine accomplis.

Le Marais me plaisait beaucoup et par le nombre et par la qualité des fouteurs ; j’en avais tous les jours des bons, et ce qui surtout est très-intéressant, j’étais bien