Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/121

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C’EST LA BERGÈRE NANNETTE


C’est la bergère Nannette,
Qui pleurait et soupirait,
Quand elle entendait sa mère
Qui sans cesse lui disait :
Marions-ci, marions-ça,
Et jamais marions-la.


Suis-je pas bien misérable
De passer ainsi mon temps ?
Soit aux champs, soit à la table,
On me dit incessamment :
Marions-ci, marions-ça,
Et jamais marions-la.


Tous les jours il faut que j’aille
Mener paître les moutons,
Et quand je suis revenue
L’on me dit cette chanson :
Marions-ci, marions-ça,
Et jamais marions-la.


Or je vous supplie, ma mère,
Pour une dernière fois,
Que si vous aimez Nannette
Vous redisiez désormais :
Marions-ci, marions-ça,
Mais dites : marions-la.

(Brunettes ou petits airs tendres, 1704.)