Je m’y levai par un matin
La fraîche matinée,
Et m’en entrai en un jardin
Pour cueillir giroflée.
Et m’en entrai en un jardin
Pour cueillir giroflée,
Et je trouvai le mien ami
Qui dormait sur le pré ;
Et je trouvai le mien ami
Qui dormait sur le pré ;
Et je lui fis un oreiller
D’amours et de pensée ;
Et je lui fis un oreiller
D’amours et de pensée,
Et il me prit à demander
Si j’étais mariée.
Et il me prit à demander
Si j’étais mariée :
« Nenny, beau sire, en bonne foi,
Amours m’en ont gardée :
« Nenny, beau sire, en bonne foi,
Amours m’en ont gardée :
Il vaut bien mieux avoir ami
Qu’être mal mariée.
« Il vaut bien mieux avoir ami
Qu’être mal mariée ;
Car on change bien son ami
Pour une courroucée[1] ;