Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/172

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Tu vivras plus d’un jour, peut-être,
Sur l’autel que tu dois parer ;
Un soupir t’y fera renaître,
Si Thémire peut soupirer.

Fais-lui sentir par mes alarmes
Le prix du plus grand de ses biens
En voyant expirer tes charmes,
Qu’elle apprenne à jouir des siens.

Gentil-Bernard.



SOUVENT UN AIR DE VÉRITÉ…


        Souvent un air de vérité
        Se mêle au plus grossier mensonge ;
        Une nuit, dans l’erreur d’un songe,
        Au rang des rois j’étais monté.
Je vous aimais alors et j’osais vous le dire ;
Les Dieux à mon réveil ne m’ont pas tout ôté ;
        Je n’ai perdu que mon Empire.

Voltaire.



AIR À BOIRE


Quel effroyable bruit ! quels feux étincelans !
Jupiter aux mortels déclare-t-il la guerre ?
     Veut-il encor par son tonnerre
     Foudroyer de nouveaux Titans ?
Gronde (bis), tonnerre affreux, et ravage le monde
     Par tes redoutables fureurs.
Fais tout trembler d’effroi sur la terre et sur l’onde,
Mais respecte du moins la vigne et les buveurs.

Le Brun.