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LES ENFANTS DE LA FRANCE

1819
Air du vaudeville de Turenne.


Reine du monde, ô France ! ô ma patrie !
Soulève enfin ton front cicatrisé.
Sans qu’à tes yeux leur gloire en soit flétrie,
De tes enfants l’étendard s’est brisé, (bis)
Quand la Fortune outrageait leur vaillance,
Quand de tes mains tombait ton sceptre d’or,
   Tes ennemis disaient encor :
   Honneur aux enfants de la France ! (bis).

De tes grandeurs tu sus te faire absoudre,
France, et ton nom triomphe des revers.
Tu peux tomber, mais c’est comme la foudre,
Qui se relève et gronde au haut des airs.
Le Rhin aux bords ravis à ta puissance
Porte à regret le tribut de ses eaux ;
   Il crie au fond de ses roseaux :
   Honneur aux enfants de la France !

Pour effacer des coursiers du barbare
Les pas empreints dans tes champs profanés,
Jamais le ciel te fut-il moins avare !
D’épis nombreux vois ces champs couronnés.
D’un vol fameux prompts à venger l’offense[1],
Vois les beaux-arts, consolant leurs autels,
   Y graver en traits immortels :
   Honneur aux enfants de la France !

Prête l’oreille aux accents de l’histoire :
Quel peuple ancien devant toi n’a tremblé ?

  1. La spoliation du musée.