— Les ch’vaux d’la reine y avaient passé ;
L’eau y était troublée.
— Viens-moi montrer les passées
Qu’les chevaux d’la reine y ont laissées.
— Il a neigé cette nuitée,
Les passées sont rebouchées.
— Tu es bonn’ pour une bergère,
Tu sais bien t’y retourner.
— Quand j’y étais chez mon père
J’ai toujours été bergère.
— J’irai, j’irai chez ton père,
Te ferai battr’ par ta mère.
— J’irai, j’irai chez mon père,
J’aurai à dîner chez ma mère.
— Je t’y mènerai z’en lasse[1],
Je t’y ferai chien de chasse.
— Non, je n’irai point en lasse,
J’n'y serai pas chien de chasse.
— Je t’y mènerai z’en Flandre
Et puis t’y ferai pendre !
— Laissez, laissez ces potences
Pour ces grands voleurs de France.
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(Version du pays messin.)
- ↑ En laisse.