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FLEUR DE GAÎTÉ, DONNEZ-MOI JOIE
Fleur de gaîté, donnez-moi joie,
Et me donnez allégement :
Vous savez bien que longuement
Plus vivre ainsi je ne pourroie.
Je ne saurais plus vivre ainsi,
Ma douce sœur, bien le savez :
Si vous avez un autre ami,
Je vous prie, point ne le cellez.
Mon cœur prendrait une autre voie ;
Si n’en fut-il onc en allant
Puis l’heure que premièrement
Vous m’accordâtes d’être moie[1].
Vous souvient-il point de la nuit
Que vous deviez à moi venir ?
Je ne couché onques en lit,
Ni n’eus volonté de dormir.
Dieu sait en quel état j’étoie !
J’avais de la joie tellement,
Jamais je n’en aurai autant
De chose qu’avenir me doie.
- ↑ Mienne.