Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/292

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« Tiens, dit-il, dans ces chaussettes
Mets tes pieds avec respect ;
C’est celles des grandes fêtes,
J’ai fait l’tour du monde avec ! »

Quand il eut mis les chaussettes,
Le pauvre tremblait encor :
« Ami, couvre-toi la tête
De ce modeste castor.

Garde-toi de mettre en gage
Ce souvenir précieux,
Car c’est l’unique héritage
Que m’aient laissé mes aïeux ! »

Quand il eut coiffé le feutre,
Le pauvre tremblait encor :
« Ah ! dit l’saint, quoi donc lui feutre,
Pour l’arracher à la mort ?

Dis-moi quelle est ta souffrance,
Pourquoi que tu trembl’ ainsi ? »
— « C’est que depuis ma naissance
J’ai la danse de Saint-Guy ! »

Mac-Nab.


Heugel et Cie, Éditeurs. Au Ménestrel, 2 bis, rue Vivienne. Paris.)