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ON A DIT MAL DE MON AMI
On a dit mal de mon ami,
Dont j’ai eu le cœur bien marri ;
Qu’ont-ils affaire quel il soit,
Ou qu’il soit beau ou il soit laid,
Quand je lui plais et qu’il me plait.
Un médisant ne veut onc bien :
Quand le cas ne lui touche en rien,
Pourquoi va-t-il médire ?
Il fait vivre en martyre
Ceux qui ne lui demandent rien.
Quand j’ai tout bien considéré,
Femme n’est de quoi n’est parlé :
Voilà ce qui m’avance
De prendre ma plaisance ;
Aussi dit-on bien que je l’ai.
Plût or à Dieu qu’il fût ici,
Celui que j’ai pris et choisi,
Puisqu’on en a voulu parler !
Et dussent-ils tous enrager,
Je coucherais avecque lui !