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PRÉFACE

On pourra s’étonner au premier abord de trouver un volume de chansons dans cette collection des Chefs-d’œuvre de la littérature française[1]. La chanson est-elle bien un genre littéraire ? Est-elle encore chanson quand elle n’est plus chantée ? Sans doute elle n’existe vraiment, elle ne prend toute sa valeur que par l’union intime de la musique et des paroles, et peut-être ne devrait-on jamais isoler ces paroles de l’air qui les complète et les soutient. Pourtant il est aisé de justifier la présence d’un recueil de chansons sans musique dans une collection de chefs-d’œuvre littéraires.

Parmi ces petits poèmes, il en est dont la forme est si parfaite et l’expression si heureuse que le lecteur les goûtera comme des œuvres de pure poésie. Mais ils ne devaient pas être confondus avec l’ensemble des autres productions poétiques ; car nous savons qu’ils ont été chantés, qu’ils étaient destinés à l’être, et ils en ont gardé des qualités d’élégance, de légèreté ou d’esprit qui les rangent malgré tout dans un genre à part.

D’ailleurs, ce n’est pas uniquement la perfection de la

  1. Ce volume est extrait de la collection Tous les chefs-d’œuvre de la littérature française, en cent volumes de luxe, édités par la Renaissance du Livre.