Quand Zéphyre mène un bruit
Qui se suit
Au travers d’une ramée,
Des propos il me souvient
Que me tient
Seule à seul ma bien-aimée.
Quand je vois en quelque endroit
Un pin droit
Ou quelque arbre qui s’élève,
Je me laisse décevoir,
Pensant voir
Sa belle taille et sa grève[1].
Quand je vois dans un jardin,
Au matin,
S’éclore une fleur nouvelle,
J’accompare le bouton
Au teton
De son beau sein qui pommelle.
Quand le soleil tout riant
D’orient
Nous montre sa blonde tresse,
Il me semble que je voi
Près de moi
Lever ma belle maîtresse.
Quand je sens parmi les prés
Diaprés
Les fleurs dont la terre est pleine,
Lors je fais croire à mes sens
Que je sens
La douceur de son haleine.
Bref, je fais comparaison
Par raison
Du printemps et de m’amie :
Il donne aux fleurs la vigueur
Et mon cœur
D’elle prend vigueur et vie.