COUPLETS À UNE BELLE JANSÉNISTE
Que dans vos yeux Jansénius
Trouve de fortes armes ;
La pancarte Unigenitus
Tient peu contre vos charmes.
Pour vous obéir, de bon cœur,
Je me fais janséniste ;
Mais ayez pour moi la douceur
D’une âme moliniste.
Je vois l’amour avec ses traits
Qui vous suit à la trace,
De vos beaux yeux, de vos attraits
La grâce est efficace.
Je soutiendrai ce dogme là
Dans ma thèse publique,
Quand on devroit, chez Loyola
Me traiter d’hérétique.
Croyez-moi, fuyez les amans
Qui sont d’une autre secte.
Ne lisez point leurs mandemens,
Leur doctrine est suspecte.
Quant à moi, je ne craindrai rien
Sous votre aimable empire,
Si votre équivoque entretien
À mon cœur ne l’inspire.
N’allez pas, comme avec Quénel
En usa le saint Père,
Me faire un procès criminel ;
Je crains votre colère.