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au point de vue du trafic, car elle traverse les provinces les plus riches de l’Espagne. Elle aboutit à deux ports importants, Cadix et Malaga, en attendant qu’elle atteigne Alicante, ce qui ne tardera guère. L’agriculture est poussée très loin dans l’Andalousie dont le sol privilégié est d’une richesse extrême.

Elle dessert les splendides contrées vinicoles de Xérès et de Malaga, elle sillonne sur presque tout son parcours soit les forêts d’orangers ou de citronniers ou d’oliviers, qui lui assurent un trafic considérable et constant. Elle aboutit aux immenses salines de Torrevieja, appartenant au gouvernement et qui alimentent la consommation de la plus grande partie de l’Espagne. Elle transporte ses produits houillers et métallifères des riches concessions qui existent sous presque tout le sol de la péninsule Ibérique et tout particulièrement le charbon des mines de Belmez, qui lui appartiennent depuis dix-huit mois.

On voit que la Compagnie des chemins de fer Andalous a un trafic commercial très considérable qui, naturellement, s’accroîtra encore au fur et à mesure de la création de nouveaux débouchés.

Le trafic des voyageurs est destiné également à prendre des proportions plus considérables, car le réseau des Andalous relie entre elles de grandes villes comme Cordoue, Séville, Xérès, Cadix, Malaga, Grenade, où les touristes du monde entier viennent admirer les merveilles de l’art mauresque et gothique et les splendeurs d’une végétation luxuriante.

Les résultats financiers obtenus par la Compagnie des chemins de fer Andalous deviennent chaque annexe plus productifs.

Les recettes réalisées en 1883 pour les 742 kilomètres en exploitation ont dépassé 11 720 000 francs. C’est une plus-value de 1 200 000 francs sur les produits de l’exercice précédent et une augmentation de 11 54 0/0 par kilomètre.

Cette progression satisfaisante ne peut manquer de s’accentuer encore au fur et à mesure du développement du trafic local.

Les recettes de 1883 donnent une recette kilométrique de 15 800 francs. Les frais d’exploitation s’élevant environ, année moyenne, à 43 0/0 sur les 11 720 000 francs de produits bruts, il reste un produit net de 6 millions 880 000 francs pour faire face aux charges de la compagnie. Les obligations en circulation et les 58 000 qui vont être émises la semaine prochaine n’exigent qu’une annuité totale de 5 753 000 francs, ce qui correspond à une charge de 6 400 francs pour chacun des 896 kilomètres actuellement en exploitation ou qui seront ouverts prochainement.

L’excédent des recettes actuelles est plus du double de l’annuité nécessaire au service de l’intérêt et de l’amortissement des 58 000 obligations à émettre, et il y a lieu naturellement de tenir compte des produits des 154 kilomètres dont l’exploitation commencera cette année.

On voit donc que la Compagnie des chemins de fer andalous est dans une excellente situation, que non seulement ses obligations anciennes et nouvelles sont très largement garanties par les produits réguliers et progressifs de son trafic, mais encore que les recettes devront permettre de distribuer aux actionnaires des dividendes fort rémunérateurs.

Aussi peut-on compter que l’émission des 58 000 obligations nouvelles qu’on vient d’annoncer obtiendra auprès des capitalistes français un accueil empressé digne de la sécurité du gage, du crédit incontesté de la Compagnie des chemins de fer andalous et de la garantie morale des puissantes institutions financières qui patronnent cette belle affaire auprès des capitalistes français.

S.
Le Gérant : CH. NOBLET.

10398. — IMPRIMERIE CHARLES NOBLET, RUE CUJAS, 13, PARIS.