son laborieux examen. Il a fait une hécatombe impitoyable de toiles ; certains artistes même qui, depuis nombre d’années avaient la sympathie de la foule ont vu l’accès du salon leur être refusé. Cette année on a éliminé beaucoup d’anciens par trop médiocres pour faire de la place aux jeunes dont l’étude persévérante a attiré la bienveillance des aînés. Le jury a tout d’abord choisi 2 378 toiles sur les 5 000 qui lui étaient soumises ; puis il s’est livré à un travail de révision de façon à ne conserver que les 2 500 toiles réglementaires.
C’est parmi ces heureux élus que nous avons relevé quelques noms, et choisi pour les désigner à l’avance à l’attention de nos lecteurs les œuvres qui nous paraissent devoir conquérir les faveurs de tous soit par l’autorité du nom qui les a signées, soit par la façon dont elles sont traitées.
M. Henner a envoyé un Christ mort ; M. Bouguereau une Bacchanale, M. de Vuillefroy, deux paysages d’une note très diverse ; M. Baudry, Cupidon et Psyché ; M. Hector Le Roux, des Vestales ; M. Rapin, un paysage d’un très bel effet ; M. Galerne, une marine et un paysage des bords de la mer à Amonville ; M. Labrichon, le peintre de la Hotte de Croquemitaine, le Gazouillement, scène enfantine d’un sentiment très fin ; M. Jean Desbrosses, deux paysages de la Savoie dont l’un représente le Mont Blanc ; M. Paul Sain, Un effet de soir, M. Jean Beunet, Des fleurs ; M. Emmanuel Beunet, Une étude de femme ; M. Tattegrain, La légende de Notre-Dame de Boulogne ; M. Fr. Flameng, le Général de Charette ; M. Frère, Un intérieur de maréchallerie ; M. Feyen-Perrin, le Bain ; M. Benjamin Constant, un Intérieur de Harem ; M. Karl Daubigny, Un paysage normand ; M. J. P. Laurens, le Pape Clément, à Avignon ; M. Duez, un Saint François d’Assises ; M. Jean Becaud, le peintre si parisien, une Réunion à la salle Graffard ; M. Mouillon, En forêt ; M. le comte Lepic, le Vaisseau-fantôme, etc.
Au nombre des portraits citons la famille de M. de Lesseps, par M. Pelez ; le portrait de notre collaborateur et ami, Georges Vécaire, par M. J. B. Poucet ; M. Taskin, par Mlle Berthe Daudet ; M. Ch. Floquet, parM. Blanchét ; le peintre Stevens, par M. H. Gervex ; M. Anatole de la Forge et Mme Drouet, l’amie de notre grand poète, par M. Bastien Lepage ; Mlle Ribot, par M. Ribot, son père ; Mlle Zucchi, l’étoile de l’Eden-Théâtre, par M. Clairin ; Mlle Nevada, de l’Opéra-Comique, par M. Hiaton ; M. Marcel Desprez, l’électricien bien connu, par M. Cormon ; Mme Hervé, par M. Cabanel. Rixens expose son propre portrait et une ravissante tête de jeune fille. J’en passe et des meilleurs.
Dans la sculpture nous aurons la statue du général Chanzy, destinée à la ville de Busancy, par M. Croizy ; le Pape Urbain II, de M. Roubaud jeune ; la Patrie ressuscitant deux orphelins, et le buste de notre confrère Armand Sylvestre, par M. Godebski ; Mignon, de M. Dampt ; Rêverie, de M. Georges Loiseau ; le buste de Mlle Rosita Mauri, de l’Opéra, par M. Lequesne ; la statue du commandant Beaurepaire, par M. Maximilien Bourgeois ; en revanche, M. Frémiet n’envoie rien.
On le voit, cette courte liste est remplie de promesses, nous sommes certains qu’on les tiendra.
