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INFORMATIONS ET BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE


Dans son prochain numéro, la Libre Revue publiera un article de M. Henri de Bornier.

M. Jules Claretie termine en ce moment un livre qui sera intitulé Voyage à travers l’histoire.

Viennent de paraître :

Chez Lucien-Ch. Hochsteyn, de Bruxelles, 8, rue de la Paille : Tintilaire, poésies d’Yves Jocelyn, tirées sur papier bleu, avec cette épigraphe, prise à Bouvard et Pécuchet : « Surtout n’allez pas voir les dames. »

Chez Jules Sandoz, de Neuchâtel (Suisse) : le Tournesol, par M. G. Chantraine (Bibl. éducative illustrée), — dessins de Kate Greenaway, etc.

Chez Parent, de Bruxelles (Montagne de Sion, 17), — dans la Bibliothèque belge illustrée : Trains de plaisir, par M. V. Lefèvre ; — Premières excursions géologiques, par M. E. Dardenne ; — Rayon de soleil, par M. Paul Combes.

Chez Gilon de Verviers (Belgique) : le Darwinisme, par M. Paul Combes, dédié au docteur Haeckel, professeur de zoologie à l’université d’Iéna, exposé limpide et complet de la Théorie de l’Évolution ; — Juifs et Russes, de Sacher-Masoch, idylles dédiées à Camille Lemonnier par leur traducteur, Auguste Lavallé.

Le no 1 de la Revue contemporaine de Bruxelles (12, rue des Paroissiens), — seconde année — vient de paraître.

Sous le titre Répertoire de la comédie humaine, MM. Anatole Cerfbeer et Jules Christophe publieront prochainement chez un de nos principaux éditeurs un dictionnaire où tous les personnages de Balzac, — catalogués alphabétiquement, — auront leur biographie : on s’y constitue le Bouillet et le Vapereau de l’œuvre du Maître.

Dans la collection de la Jeune Belgique, Aux Ambassadeurs, Silhouette, deux nouvelles en une plaquette à grandes marges, tirée à 300 exemplaires et illustrée d’un dessin de Charles Hermans.


LES MÉMOIRES DE SARAH BARNUM

À peine ce livre horrifique était-il en vente que son préfacier recevait deux coups d’épée, et que Sarah Bernhardt, armée de la cravache de M. Canrobert, M. Jean Richepin, armé du couteau de Nana-Sahib, MM. Kerbernhardt et Maurice Bernhardt et mademoiselle Antonine prenaient d’assaut le domicile de Marie Colombier, défendu seulement par mademoiselle Maria Defresnes et par M. Jehan Soudan, insuffisante garnison.

Marie Colombier n’a pas été atteinte par la cravache de son adversaire ; mais les journaux l’ont morigénée de la belle façon. Quels knouts vous maniez, mes maîtres ! M. Octave Mirbeau, qui entend la réclame aussi bien que Sarah Bernhardt, a insulté l’auteur dans un article cynique et poissard. Si, comme il le déclare, le livre est… (il est difficile de citer cette prose-là), je me demande anxieusement à quel vocabulaire il faudrait recourir pour qualifier l’article. Imprudente Colombier, vous doutiez donc de la perspicacité du rédacteur des Grimaces, quand vous parliez de « cet écrivain, petit poseur qui jouait au pamphlétaire et poussait l’outrecuidance jusqu’à se croire un Rochefort, ce qui le fit baptiser Rochefaible par Sébastien Roll… »

Sans doute, Marie Colombier a de puissantes et intimes raisons pour haïr Sarah Bernhardt. Mais avait-elle le droit d’accomplir cette vengeance de Caraïbe ? — Évidemment non. Aussi, — dans le chapitre intitulé : Où la réclame se perfectionne, — plaide-t-elle les circonstances atténuantes : « Sarah avait ouvert la porte de sa chambre à coucher : les reporters y firent pénétrer la foule. Elle avait mis sa vie dans la rue : « la rue entra dans sa vie. Elle avait voulu qu’on parlât d’elle : on en parla trop. »

F.-F.

L’EXPOSITION ANDRÉ GILL
(Galerie Vivienne, 55. Du 16 décembre 1883 au 15 janvier 1884)

Em. Cohl a organisé une exposition de l’œuvre de Gill, qui, lâché par la folie, recommence à travailler (voir les derniers numéros de la Nouvelle Lune). Cinq cents tableaux, études, ébauches, croquis, dessins, etc., ont été réunis galerie Vivienne. Décrire les caricatures de Gill dans le Hanneton et la Lune de 1866, la Parodie de 1867, l’Éclipse et