Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/102

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— XLVI —

fut Victime de k noirceur d’une femïne de mîiuvais caractère, qui, pour assouvir une haine qu’elle avait con- tre lui, indiqua aux volontaires sa maison comme appar- tenant à M. Dumouchelle.

M. Dumouchelle s’était sauvé de la montagne du Lac j mais il n’échappa pas longtemps aux recherches ; il fut arrêté chez un habitant de la côte St-Joseph, de l’autre côté de la montagne, et vint immédiatement se remettre entre les mains de la garde de St-Eustache» Il est bon, peut-être, de dire ici quelques mots des autres chefs : Dans la nuit du 14 au 15, dès que la nouvelle du désastre de St-Eustache leur était parvenue, tous ces braves avaient pris la fuite. MM. Girouard, Dumouchelle père et fils, le Dr. Masson, Féréol Peltier, Hubert, les Lori- mier, O. Brien, B. Papineau et le révérend Messire Chartier s’étaient sauvés en toute hâte, chacun du côté qui lui semblait le plus sûr. Le général Girod ne fut pas le dernier à faire usage de ses jambes, mais sa mau- vaise étoile semblait le poursuivre ; plusieurs fois il fut sur le point d’être arrêté par des habitans irrités de la lâcheté de celui qui les avait trompés ; mais sa facilité à improviser des mensonges le sauva et le tira des mains de ceux qui voulaient en faire justice et le livrer à Sir John Colborne. Girod, après avoir erré toute la journée du vendredi et du samedi, se rendit le dimanche chez un de ses ex-amis et partisans de la rivière des Prairies nommé Turcotte. Celui-ci ne se souciant point de le rece- voir, crainte de se compromettre, Girod s’aperçut de sa froideur et partit de sa maison pour se rendre à la Pointe- aux-Trembles chez un ami intime nommé Laporte. Turcotte partit aussitôt pour Montréal dans l’intention de dénoncer l’endroit où se trouvait Girod ; il fut rencon- tré par les volontaires de la Longue Pointe, qui obtin* rent de lui les renseignemens qu’il portait en ville, et se mirent à la recherche du fugitif pour l’arrestation duquel ^500 étaient offerts. La maison de M. Laporte fut fouillée, mais Girod en était parti ; les volontaires le trouvèrent cependant à quelque distance du village, et