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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/125

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qu’il y aît droits égaux pour le peuple et pour le gouver- nement. Or d’après ceci, il était bien absurde de pré- tendre avoir un Conseil électif qui n’eût été qu’une se- conde branche populaire, soumise comme l’autre à la houle élective et qui nullement n’eût été indépendante. C’était de plus une prétention exorbitante de croire que le gouvernement aurait accordé ce Conseil qui n’aurait été composé que de Canadiens-français et de plus de patriotes ou de partisans politiques de la même cou- leur ; de sorte que les Bretons auraient été jusqu’à ce que l’émigration augmente leur nombre sous les pieds d’une faction ! C’eût été une anomalie bien étrange que ce Conseil électif dans une population mixte comme la nôtre. D’ailleurs, c’eût été renverser les contrepoids et mettre tout dans la halance populaire. Qu’on ne dise pas qu’U n’y a pas ici une aristocratie convenable à la formation d’une Chambre indépendante ; il y a des grands propriétaires dont les intérêts les plus chers sont que le pays soit tranquille et nullement vexé. Il fallait donc travailler à réformer notre Conseil et ne pas cher- cher à faire table rase, surtout quand on n’a aucun moyen de se faire écouter. Une constitution ne s’écrit pas sur des feuilles volantes, et l’on ne renverse jamais celle d’un pays, sans qu’il y ait révolution et du sang répandu. Quel bon sens donc de penser à tout mettre en démolition, quand on n’a ni force, ni organisation, ni aucune prévoyance comme l’étaient alors les agitateurs politiques ? Lors du sacre de Monseigneur Bourget, arrivé en