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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/179

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que si elle a aujourd’hui une place pour mettre pied à terre dans le continent de l’Amérique, elle le doit aux Canadiens-français, tant en 1775 qu’en 181 2 et même dans la rébellion de 1837 et 1838 ; car si la désaffection eût été plus générale, c’en était fait des Bretons dans les Canadas, à raison du nombre et du manque de forces pour maintenir l’ordre.

“ Il fallait une administration déhontée comme celle de Sir Paulett Thomson, pour commettre une action qui détruisait d’un seul coup les droits les plus sacrés d’une province entière. La réunion des deux provinces est cousue d’injustice et d’impolitique.”

Après avoir stigmatisé toutes les conséquences malheureuses que devait produire l’Union, M. Paquin ajoute : “Peut-on croire qu’un semblable état de choses soit durable sous l’empire Britannique travaillé chez lui et ailleurs ? Peut-on croire que les droits de l’homme ainsi violés soient propres à faire de la loyauté ? On le croit si peu que vingt mille baïonnettes scintillent au milieu de nous ! Mais ne vaudrait-il pas mieux régner par l’amour qui coûte moins cher que par la crainte qui épuise un Etat qui ne peut plus nourrir ses habitants !

“ A qui la faute, nous dit-on ? Oui, sans doute la faute en est à quelques brouillons bouffis d’orgueil spéculant sur une insurrection ; mais les rebelles étaient-ils en si grand nombre ? Pas plus de 80 à St-Denis, 300 à St. Charles . . Encore qui y commandaient ? deux Anglais, Brown et Nelson ! A St-Eustache, Girod avanturier Suisse, et Chénier, Canadien sans influence ni éducation,