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cette lutte regrettable, dont l’issue a été si fatale aux patriotes,

" Dans l’automne de 1837, les insurgés des paroisses de St-Benoît, de Ste-Scholastique, de St-Jérôme, &c., établirent leur camp dans le village de St-Eustache, au grand déplaisir du curé qui ne sympathisait pas avec eux. A leur arrivée, la plupart des familles furent obli- gées de fuir pour échapper aux mauvais traitements.

" M. Paquin assure dans sa brochure que les habi- tants loyaux de certaines concessions eurent à essuyer beaucoup de persécutions et d’avanies de la part des patriotes.

" On se porta même jusqu’à tirer plusieurs coups de fusil dans les maisons de deux habitants respectables, Joseph et Eustache Cheval dit St-Jacques, en haine de leur politique ; on brisa des granges et des clôtures ; on faisait presque continuellement des processions noc- turnes pour inquiéter les loyaux, on mutilait leurs ani- maux, enfin on les persécuta tellement que plusieurs furent assez intimidés par les menaces et les exemples qu’ils avaient sous les yeux, qu’à la fin ils se rangèrent du côté des rebelles.

" Ces coureurs de nuit poussèrent leur fureur politique jusqu’à démolir la grange de M. Paquin, située au Petit Brûlé.

" Les patriotes s’installèrent à St-Eustache dans les édifices publics et dans les résidences particulières les plus considérables, mirent des sentinelles tout autour du village, et placèrent un poste avancé dans la maison de