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armes entraînerait, ils voulurent ou parurent vouloir arrêter le torrent, l’enthousiasnîe, l’impétuosité de ceux qu’ils avaient soulevés et qui croyaient tout obtenir par la force des baïonnettes. Malheureusement, il était trop tard Les esprits étaient trop montés, trop trans- portés, et ils voulaient toujours croire aux promesses séduisantes que certains tribuns, partisans du commu- nisme, faisaient valoir ou miroiter aux yeux du peuple. La perspective de se partager le bien du riche et le désir d’abolir toutes redevances ou taxes publiques, sou- riaient on ne peut plus à une certaine classe, admiratrice de cette secte politique qui veut faire prévaloir la com munauté des biens /. . . .

Ce n’est pas moi qui fais l’exposé d’une telle doctrine, expliquée par quelques orateurs du temps, mais bien M. l’abbé Paquin dans ses Mémoires ; car je sais qu’un bon. nombre de mécontents ne croyaient point à une maxime aussi subversive, aussi erronée, et que s’ils voulaient com* battre pour revendiquer leurs droits, ils ne devaient le faire que par pur patriotisme.

Mais la rébellion ou la prise des armes, dans un temps où le peuple n’était pas même préparé ou aguerri, pou- vait-elle être sagement conseillée ? Le Docteur O’Cal- laghan, compagnon et ami intime de M. Papineau, ainsi que Monseigneur Lartigue, répondront pour moi.

Dans une lettre adressée par le Dr. O’Callaghan, en juillet 1852, à l’historien Garneau, il lui disait : " Si vous " êtes pour blâmer le mouvement, blâmez alors ceux qui